Emission TV « Aux portes de l’invisible » : version intégrale
Nous avons réuni autour de vous, Madame Griffith, sur ce plateau, différents représentants de plusieurs confessions religieuses, pour répondre à ce qui est certainement la plus grande question existentielle que l’homme se soit posée.
> Karim Bensedik – Imam/Philosophe : Dans la tradition musulmane, on enseigne que Dieu, loué soit-il, a fait accompagner chaque être humain par deux anges qui enregistrent l’un toutes ses bonnes actions et l’autre toutes ses mauvaises actions.
Donc si j’ai bien entendu, il y a des bons qui vont au paradis et des méchants qui vont en enfer ?
L’idée générale, c’est quoi ? Selon la religion musulmane, dans ce qu’on appelle la vie dans la tombe, qui suit la mort, l’être humain vit déjà dans une forme de paradis ou d’enfer, selon ce qu’il a fait au cours de sa vie sur terre.
> Aaron Simon-Bloch – Rabbin / Écrivain : L’âme est une étincelle divine. En cela, elle possède un caractère d’éternité. À la mort, l’âme quitte le corps, elle flotte au dessus de lui et elle entend et elle voit tout ce qui se passe autour de son enveloppe charnelle. Cependant, comme dans l’islam, il y a un premier « au-delà », juste après la mort… mais il y a également un deuxième « au-delà », celui du « Jugement Dernier ». Mais contrairement à l’islam, en attendant le deuxième « au-delà », la vie éternelle, l’âme a la possibilité de se parfaire.
> Yen Hon Yin – Bouddhiste / Orientaliste : Pour les bouddhistes comme pour les hindous, l’âme se détache de son corps matériel à la mort. Elle entre alors dans le monde de l’au-delà. Dans ce monde, l’âme se prépare pour se manifester dans un nouveau corps physique et à travers un nouveau destin. Ce destin sera la conséquence du bien ou du mal fait dans les vies précédentes, selon la loi des causes et des effets. C’est ce que nous appelons habituellement le « karma ».
> Paul Fontaine – Père Jésuite / Théologien : Nous croyons qu’il existe deux vies après la mort. Tout d’abord, les méchants vont en enfer et les bons au paradis… mais la plupart des êtres humains vont dans un purgatoire pour se purifier et c’est seulement ensuite qu’ils accèdent au paradis. La deuxième vie après la mort, c’est la vie éternelle, comme pour l’islam ou le judaïsme. La deuxième vie suit le « jugement dernier » de la fin des temps, où les bons seront ressuscités pour vivre éternellement au paradis, et les méchants seront définitivement condamnés à l’enfer… sachant que seuls sont considérés comme « méchants », ceux qui renient Dieu, même devant son évidence.
> Anne Kauter – Pasteur / Théologienne protestante : Eh bien nous, Fédération Luthérienne Mondiale, nous professons que l’être humain, la personne humaine, pour son salut, est entièrement dépendante de la grâce salvatrice de Dieu. Pour nous, tout se joue ici bas, une fois pour toute, et Dieu acceptera notre choix. Nous ne prions pas pour les morts. Pendant le service funèbre, nous remettons le défunt à Dieu et c’est comme une bénédiction pour le mort.
Et je reviens vers vous Madame GRIFFITH. Donc votre croyance est différente de celle que nous venons d’entendre…
> « Ennea Tess Griffith – Anthropologue / Thanatosophe » : Non, non… d’un point de vue théorique, je suis d’accord avec les principes que j’ai entendus… Et je retiendrai surtout trois de ces principes :
• le premier : il existe une vie après la mort ;
•le deuxième : les conditions heureuses ou malheureuses de cette vie après la mort sont liées au bien ou au mal que nous avons fait pendant notre vie sur terre ;
• et le troisième : il existe une force supérieure.